Disparu il y a plus d’un siècle, Jules Blancpain a laissé derrière lui un important héritage artistique, conservé depuis lors par les institutions du Vallon de Saint-Imier. Les derniers écrits sur ce peintre remontant à la première moitié du XXe siècle, une actualisation de la recherche devenait nécessaire. Le nouveau numéro de la Revue Intervalles propose de redécouvrir cet artiste évoluant entre deux siècles et entre deux pays : la Suisse et l’Algérie.

Diane Esselborn, conservatrice du Musée de Saint-Imier, et Coraline Guyot, assistante-doctorante à l’Université de Neuchâtel, présentent un portrait fouillé de Jules Blancpain. Né en 1860 à Villeret, celui-ci était voué, par son héritage familial, à une carrière dans l’horlogerie. Une santé fragile l’obligeant à passer l’hiver 1883 sous les latitudes italiennes et une rencontre fortuite avec un peintre neuchâtelois modifie cette destinée qui prend alors une trajectoire artistique. Après dix années de formation académique à Paris, le Jurassien part pour l’Algérie. Ce périple initiatique impacte profondément sa manière de peindre, mais aussi sa façon de vivre : jusqu’aux dernières années de sa vie, il passe les mois d’hiver en Afrique du Nord.

Orientaliste, Jules Blancpain pratique parallèlement, dès les années 1890, une production plus helvétique. Ses paysages jurassiens et ses scènes de genre, dans la veine réaliste d’Albert Anker, l’inscrivent parfaitement sur la scène artistique suisse. Cette reconnaissance de son pays natal se traduit d’ailleurs par les nombreuses expositions auxquelles ses œuvres sont présentées à la fin du XIXe et au début du XXe siècles.

Artiste prolifique, Jules Blancpain s’essaie également à d’autres disciplines telles que la musique, l’illustration ou encore la photographie.

En 1914, alors au sommet de sa carrière, le peintre décède prématurément des suites de sa maladie pulmonaire. Ce numéro d’Intervalles, ainsi que Mémoires d’ici et le Musée de Saint-Imier – détenteurs des plus importants fonds consacrés à cet artiste – font aujourd’hui rayonner ce peintre aux tonalités exotiques.

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Responsable du numéro
Jean-Christophe Méroz